Périers est une petite commune du Pays d'Auge, située en bordure des marais de la Dives. Dans la nuit du 5 au 6 juin, des parachutistes ont été largués à l'Est de la Dives et se sont retrouvés à 10 km de leur point de largage prévu.
Un soldat anglais, le Private Hedges, est enterré dans le cimetière près de l'église.
Des parachutistes égarés se sont adressés à des habitants pour se cacher et sont restés une vingtaine de jours à Périers.
" Vers 5 h du matin, nous voyons des parachutistes anglais avec la figure peinte en noir et des feuillages sur le casque. Ils viennent d’un planeur largué par un avion dont le pilote a confondu la Dives et son canal avec l’Orne et son canal. L’avion est tombé près de la rivière au pont de Brucourt sur la chaussée de Varaville. Cinq parachutistes arrivent chez nous. Ils disent à mon père « Ranville, Ranville ?». Il leur répond « Non !». Il leur précise sur leur carte d’état major où ils sont. Le marais, inondé par les Allemands et la présence de haies, a trompé les pilotes. Les paras racontent qu’ils ont fait des exercices en Angleterre sans haies. L’un d’entre eux a tranché la gorge d’une sentinelle allemande, il nous montre le coupe-chou plein de sang.
Mes parents décident de cacher les cinq parachutistes dans un bâtiment derrière et de les nourrir. Le soir, en promenant les picots jusqu’à la porte, je dépose leur repas. Ensuite, ils partent se cacher à l’étage de la maison voisine.
Quand les Allemands viennent, mon père leur dit que la pièce est occupée par une femme de prisonnier et qu’elle est absente. Mon père prévient les parachutistes de ne pas rester là, ils se cachent alors dans l’étable située près du cimetière. La nuit suivante, ils suivent le chemin de l’église jusqu’au bâtiment (chez M. Jeanblanc) où mon père a sa cave et se cachent dans le grenier. "
Madeleine Turgis
Au dos de la photo remise en 44 à la famille Turgis par un des soldats qu'ils ont cachés et nourris pendant une quinzaine de jours se trouvent les noms des cinq soldats.
Un ordre de mission, signé par le général Gale commandant la 6ème division aéroportée, était de “prendre intacts les deux ponts de l’Orne et le canal de Caen, à Bénouville et à Ranville… La mission, Opération “Deadstick”, placée sous les ordres du Major Howard, repose essentiellement sur l’effet de surprise, la rapidité d’exécution et la détermination à vaincre.
Six planeurs tractés par les bombardiers passent au-dessus de Cabourg très tôt le matin du 6 juin.
Trois planeurs doivent se poser près du pont de Bénouville et trois près de celui de Ranville. A l'arrivée, le n°4 manque à l'appel...
Le planeur (CN94) s’est posé en catastrophe à dix kilomètres au nord-est de la zone d’atterrissage prévue, à Périers-en-Auge. Le pilote et son adjoint (le Staff Sergeant Lawrence et le Staff Sergeant Shroter) ont confondu dans l’obscurité le canal de Caen et l’Orne avec la Divette et la Dives, ils atterrissent à proximité d’un pont sur La Divette qu'ils prennent d’assaut, s’imaginant qu’il s’agit de leur objectif.
Renseignés par un Français, ils progressent en direction de Ranville et rencontrent plusieurs patrouilles allemandes en chemin. C’est au cours de l’une de ces rencontres que le lieutenant Hooper est fait prisonnier avant d'être libéré par l’intervention armée du capitaine Priday, également embarqué à bord du planeur numéro 4 et qui doit seconder Howard. Ils poursuivent leur périple dans la nuit, à la recherche de leur compagnie qu'ils rejoignent le 7 juin après avoir passé 24 heures dans la zone hostile.
Le planeur Horsa CN94, transportait 28 soldats et 2 pilotes, c'est le numéro 4 de l'opération Deadstick confiée au Major Howard pour tenir les ponts de Ranville et Bénouville sur l'Orne et son canal.
La tombe du cimetière de Périers-en-Auge est celle du Private Hedges qui était dans le planeur CN94 et faisait partie du 2 Battalion Ox and Bucks.
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"La Dives, un fleuve pour la liberté"
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